Les 5 et 6 octobre 1789 Versailles était assiégé. Les grilles furent partout fermées.

On barricada toutes les issues du château, et des portes qui n’avaient pas tourné sur leurs gonds depuis Louis XIV se fermèrent pour la première fois. Il est environ 15 heures. 700 gentilshommes environ sont dans la Grande Gallérie et le Grand Appartement, l’épée au côté, prêts à défendre le roi. Ils étaient en habit habillé, chapeau sous les bras, n’ayant pour armes que leurs épées, quelques-uns avaient des sabres et des pistolets. 

Le 6 octobre au soir le château est désert.

Une affreuse solitude régnait déjà à Versailles. Louis XIV dit au comte de Gouvernet, qui commande la garde nationale de Versailles: « Vous restez maître ici. Tâchez de me sauver mon pauvre Versailles « 

10 Octobre, 1789 - Ce jour-là la reine s’était installe au rez-de-chaussée et à l’entresol des Tuileries ; les chambres du roi, de Madame Royale et du dauphin étaient situées au premier étage.

Correspondance de Marie-Antoinette à Florimond Claude, comte de Mercy-Argenteau.

“ J’ai été bien aise que vous ayez pu vous sauver de Versailles. Jamais on ne pourra croire ce qui s’y est passé dans les dernières vingt-quatre heure heures. On aura beau dire, rien sera ne sera excagéré, et, au contraire, tout sera au-dessous de ce que nous avons vu et éprouve. Vous ferez bien de ne pas venir quelque temps ici, cela inquiéterait encore. Au reste , je ne peux voir personne chez moi : je n’ai que ma petite chambre en haut.

Ma fille couche dans mon cabinet à côte de moi, et mon fils dans mon grand-chambre. Quoique cela soit gênant, j’aime mieux qu’ils soient auprès de moi; et au moins ne me soupçonnera-t-on pas de voir du monde chez moi. Adieu monsieur, plus je suis malheureuse, et plus je sens que je suis tendrement attachée à mes véritables amis, et il y a longtemps que je me plais à vous compter de ce nombre.”

Marie-Antoinette, reine de France

Marie Adélaïde de France

Les appartements des Mesdames - filles de Louis XV

Vent de Panique

“ J’étais descendue lundi de cheval à Montreuil, où je devais passer la journée et où je t’aurais écrit. J’allais m mettre à table , lorsque je vois arriver dans la cour un homme qui me dit qu’il arrive quinze mille hommes de Paris et qu’il va chercher le roi, qui tirait à Châtillon. Vous jugez que la princesse fut plus tôt à Versailles que je ne mets de temps à vous le dire. J’appris cependant, avant de m’en aller, qu’il y avait deux mille femmes armées de cordes, de couteaux de chasse, etc, qui arrivaient à Versailles ”

Élisabeth Philippe Marie Hélène de France

Ce soir-là ma chère amie.
Aimez-moi toujours car c’est la seule chose qui puisse consoler votre malheureuse amie.

Marie-Antoinette ne devait jamais plus revoir son domaine après le 5 octobre 1789, ce jour-la elle a été retrouvée dans sa « Grotte d’amour » à côté sa roseraie lorsque précipitamment elle quitta Versailles pour la dernière fois. Elle quitta son monde, mais pour nous, elle y est encore liée : elle reste pour toujours dans son domaine.